Notre archipel Kyosei est une configuration d’écosystème bien particulière et il en existe beaucoup d’autres. Je ne vous connais pas encore, mais voilà ce que plus de 8 ans dans l’exploration des communautés m’a appris et qui peut vous orienter dans le choix de votre prochaine « famille ».

Collectif, communauté, écosystème, archipel, entreprise… je ne m’y retrouve plus !

Et c’est normal ! Nous vivons un temps d’exploration, de défrichage de nouveaux modèles et d’autres plus anciens qu’on essaie de retrouver. Le plus important derrière les termes, c’est surtout comment ils vous parlent, à vous !

En effet, le vocabulaire est important : c’est le langage qui va définir la culture et donc qui donne déjà des indices sur les humains qui composent ces groupes.

Est-ce que vous voulez rejoindre un collectif, une communauté, une entreprise… Une famille,, une tribu ? Vous n’attendez déjà pas les mêmes choses derrière vos interprétations.

👇 Voici une sélection non exhaustive pour vous orienter. 👇

Le collectif d’indépendants.

Souvent, il y a un espace physique de travail partagé, ou si c’est en ligne, une plateforme comme un Slack pour se retrouver et échanger au quotidien.
Principalement, l’intérêt est de tisser des liens de complémentarités pour pouvoir adresser des commandes business plus complètes : venir compléter nos offres grâce aux autres.

Le collectif recherche les collaborations agréables et performantes.

C’est aussi un groupe convivial : chacun son indépendance, chacun son rythme, des repas partagés, des apéros. Les collectifs, c’est à la cool, mais ça bosse bien.

Quelques exemples de collectifs

Collectif BAM – Design sur Paris
Cap collectif – Intelligence collective sur Paris
Oxalis – Coopérative sur Lyon
Oxamyne – Coopérative de recherche-action

Comme vous le voyez, certains collectifs peuvent aussi s’appeler des « coopératives » correspondant à leur structure juridique affirmée qui est souvent une SCOOP – Les indépendants de ces structures ne sont alors plus exactement des indépendants, c’est là où le modèle devient hybride…

De la même manière, vous avez certainement aussi entendu parler du portage salarial ? Ce sont souvent aussi des structures juridiques construites pour accueillir des indépendants, mais qui ne le seront plus vraiment… En échange d’une sécurité de revenus tous les mois, il y aura un pourcentage pour la structure porteuse… Mais tous les avantages du salariat en développant son activité sans patron !

Vous voyez, déjà rien que du côté des « collectifs » il y a de quoi faire, normal que vous soyez perdus ! 👇

La communauté.

Ça peut être très proche d’un collectif, mais avec plus de monde. Souvent du monde qui partage une passion commune, une intention commune. Ou parfois, c’est une plateforme numérique, comme Malt par exemple…
Des communautés, il y en a plein et des très différentes. Il y en a des engagées, des très business, des petites et des grandes à échelle de la planète. Dans certaines les humains se voient tous les jours et dans d’autres, ils se parlent surtout à distance en visio. Mais quand vous trouvez votre communauté, vous trouvez vos pairs, d’autres qui vous ressemblent, parfois, on appelle aussi ça une tribu…

Parfois une communauté c’est aussi autour d’un village, un éco-lieu, une Zad, etc…

Quelques exemples de communautés.

Les designers éthiques
Les designers lyonnais
Les freelances lyonnais
Facilitateurs et Facilitatrices
Chineurs de Lyon
Creative mornings
Impact hub

Vous trouvez aussi des communautés autour de certaines marques, autour de la musique, autour de produits numériques comme des applications de création (Sketch, Figma, Ableton Live…), autour de pratiques comme le yoga, la méditation, etc. Il y en a pour tout le monde !

Comme vous voyez, c’est très fourni aussi de ce côté-là ! Cela dit, je mettrai une petite « alerte » : il y a autant de communautés sincères que de communautés montées de toutes pièces à des fins purement marketing ! Attention à ne pas vous retrouver dans une communauté en tant que consommateur plutôt qu’acteur, mais nous y reviendrons un peu après…

L’entreprise.

Ce collectif en général, c’est celui qu’on connaît le mieux. Des humains réunis pour faire du business, développer des activités économiques. Le principe historique, c’est qu’il y a des dirigeants et des employés, certains touchant des parts sur bénéfices et d’autres un salaire et quelques avantages sociaux.

Vous me direz oui, mais moi, c’est indépendant que je suis. Eh bien désormais, vous trouverez une belle diversité d’entreprises qui travaillent en majorité avec des indépendants. Ces entreprises créent des communautés de freelances qu’elles font travailler sur les projets entrants.

Des questions vous viennent peut-être alors : comment votre indépendance est-elle encore assurée ou vécue dans ce cas ?

  • Je répondrai toujours « cela dépend » et donc à vous d’explorer ! Cela dit et de principe, vous restez toujours indépendant et pouvez faire partie d’autant de communautés d’entreprises que vous voulez !

Quels sont les apports de ces formes de collaborations ?

  • La démarche commerciale et l’apport de clients est en général géré par la « core team » de l’entreprise. L’indépendant est donc plutôt prestataire privilégié s’il fait partie de la communauté
  • L’alerte ici : si l’entreprise ne veut plus travailler avec vous : vous perdez la communauté et tous les contacts clients ! Gros risque de devoir tout recommencer à zéro…

Puisqu’en rejoignant une entreprise je rentre dans un univers processé, quels avantages à le faire en tant qu’indépendant ?

  • Sécurité pour trouver des clients
  • Facilité de la démarche commerciale, marketing, communication
  • Vous faites seulement ce que vous voulez faire et pas tous les à côté de la gestion d’entreprise

Quand vous rejoignez une entreprise en général, vous rejoignez une culture, un ADN bien défini, une marque, des process et des habitudes, etc. très souvent, vous rejoignez aussi une hiérarchie, sauf si vous entrez dans une entreprise dite « libérée » qui expérimente des modèles autres, proches de ceux des collectifs et communautés.

Bref, les entreprises deviennent des collectifs ou des communautés comme des communautés deviennent des entreprises… À vous de faire vos expériences et vos découvertes dans cette complexité !

Quelques exemples d’entreprises ouvertes


Rocket Lab
Résilience (Lyon)
Circulab

L’archipel.

Modèle d’écosystème expérimental par excellence, je ne pourrais le définir comme modèle arrêté justement. Cela dit, un archipel est porté par des principes philosophiques forts :

  • Pas de gouvernance hiérarchique, c’est un fonctionnement collectif avec des prises de décisions par projets
  • radicalement dans le développement des coopérations : s’il y a une forme de concurrence c’est qu’on doit encore explorer les différences pour en faire des complémentarités
  • tout part de l’individu, qui fait avancer ses projets, mais avec l’aide du collectif.
  • Le collectif partage des projets en commun, mais aussi et surtout du temps entre individus pour apprendre ensemble, renforcer les liens, se développer et grandir humainement.

Il n’y a plus de séparation franche entre le pro et le perso – Cela peut vous paraître étrange, vous faire peur ou au contraire, vous stimulez ? 👇

Lorsqu’on « travaille » en archipel, on passe surtout son temps sur des projets qui portent du sens pour nous, profondément, et qui rejoignent la raison d’être partagée de l’archipel : Prendre soin du monde par exemple.
Il n’y a alors plus de séparation possible : le quotidien est utilisé pour faire avancer des projets de vie ; c’est tout autant pro que perso, et quand tout le monde fait ça, difficile de dire si on partage la semaine avec des amis, des collègues, des compagnons ou des frères et sœurs…

Mais encore une fois, il y a également différents archipels, différentes cultures, pas toujours aussi « fusionnel » et donc plus confortable pour certains qui pourraient trouver ça trop envahissant !
Dans tous les cas, vous mêlez votre monde à celui des autres et ça crée une émulation et une dynamique très enrichissante pour tous, par la diversité des humains qui composent ce genre d’écosystème.

  • le collectif, ce sont des individus mais aussi des collectifs, des communautés ou des entreprises… c’est un archipel parce que ce sont aussi ces îles, indépendantes, qui évoluent comme elles veulent et avec leurs propres règles et qui viennent régulièrement se relier autour de projets, quand il y a besoin…
  • tout ce beau monde partage quand même quelque chose de fort en commun, une aspiration de vie, celle de prendre soin du monde, Prendre soin du collectif et des groupes, Prendre soin de soi.

C’est surtout faire des choses ensemble pour prendre soin et suivent les projets et l’activité économique.

Maintenant, quand je vous parle découvrir par vous-même c’est bien, mais comment se guider dans l’exploration ?

👇

Comment faire votre choix en 12 questions ?

Encore une fois, tout dépend de vous, de ce que vous cherchez, de ce que vous ressentez.
L’entreprise, c’est plus simple. L’archipel plus complexe. Le collectif, c’est plus à la cool et la communauté, on se sent plus appartenir à une « tribu ».

Voici quelques dimensions à observer plus en détail pour guider votre choix. 👇

👉 Est-ce que c’est gratuit ou payant ?

Il existe des communautés gratuites, mais qui reposent principalement sur le bénévolat. D’autres communautés qu’on appelle des business clubs, parfois secrets et avec un fort ticket à l’entrée. Au milieu de ces extrêmes, une belle diversité.
Ce qu’il est important de savoir c’est pourquoi on paye et qui profite de cette contribution. Ainsi, vous pourrez sentir si c’est « juste » pour vous et vos ambitions.

👉 Est-ce que c’est possible d’essayer, de découvrir ?

Dans certains groupes, si on rentre, c’est d’un coup et pour la vie ! Enfin, ce comportement qui semble « sectaire » n’est pas le plus répandu, je vous rassure, mais, souvent, on en a peur. Questionner cette dimension, c’est détecter si le groupe respecte votre rythme et vos engagements.

👉 Est-ce que c’est engageant ?

Quelles sont les règles d’implications ? Quels sont les droits et les devoirs ? Cherchez à comprendre les degrés de libertés et pourquoi et comment il y a des choses fixées et comment elles sont fixées et par qui. Et surtout vous, vous êtes prêts à quoi, quel temps vous avez à consacrer au groupe, comment vous souhaitez apporter de l’eau au moulin collectif ?

👉 Observer la gouvernance.

Peut-être que vous fuyez la hiérarchie ? Alors, fuyez aussi les organisations par cercles de privilèges. Peut-être au contraire que la trop grande répartition des décisions et des rôles vous met trop de pression et pas assez de sécurité ? Questionnez la gouvernance, la logique de l’organisation, les rôles, les rituels, les règles en place. Ainsi, vous pourrez sentir si c’est naturel et adapté pour vous ou pas du tout.

👉 Observer les modèles économiques.

Comment est-ce que l’argent circule ? Qui est-ce qui en gagne ? Est-ce qu’il y a un compte central où est-ce que chacun conserve son indépendance et sa structure autonome ?
Le nerf d’un groupe qui travaille reste l’argent, comprendre comment il circule aide à comprendre comment sont repartis les projets et comment les contributions et la valeur apportée est gérée.

Ou peut-être que vous ne voulez pas entendre parler d’économie, il y a aussi des collectifs pour ça 😬

👉 Comprendre les habitudes et la culture des membres.

À quelle heure une journée commence ? Quels types de moments sont partagés, à quel rythme ? Plutôt baby-foot, apéro, visio, grosses bouffes ou 💯 travail ? Est-ce qu’on fait des projets avec des partenaires, des clients, des contributeurs, des pairs ? Ici les mots sont importants et comprendre le quotidien aussi.

Rentrer dans un groupe, c’est rentrer dans un petit monde qui doit vous correspondre et dans lequel vous devez vous sentir à l’aise rapidement. C’est un peu comme trouver votre maison : sauf si vous êtes plutôt du genre à garder les distances et que le côté plus strict d’un groupe « pro » vous convient mieux.

👉 Quel est le degré des possibles, des libertés ?

Est-ce que vous pouvez donner votre avis pour tout ? À quoi, vous êtes invité à participer ? Est-ce que vous pouvez remettre en question ce qui est en place facilement ?
Quelles sont les règles, les process, les obligations, etc. comme pour un sport d’équipe, il faut savoir à quel jeu on joue ensemble pour déterminer si vous êtes prêts à monter sur le plateau.

👉 Est-ce que je me sens bien avec eux ?

Vous aimez que ça reste pro ? Vous préférez rentrer dans plus d’intimité ? C’est aussi le moment de ne pas réfléchir et de ressentir le groupe. Si vous pouvez, passez du temps avec eux avant de rejoindre, c’est un temps précieux pour bien sentir et laisser aussi l’intuition parler.

👉 Est-ce que j’apprends au quotidien, est-ce que je sens que je grandis avec eux ?

Il y a les communautés business qui bossent à fond et aussi les communautés apprenantes qui passent beaucoup de leur temps à se partager des découvertes, s’apprendre mutuellement des choses les uns aux autres.
À l’archipel, on a même des sujets comme le « Metagame » : prendre des temps pour parler de la Vie elle-même, au-delà de nos quotidiens. Ce n’est pas fait pour plaire à tout le monde, mais justement, à vous de voir jusqu’où vous voulez aller dans les découvertes et les apprentissages au quotidien.

👉 Est-ce que ce sont des collègues, des copains, des amis… des frères et sœurs ?

Dans quelle profondeur d’intimité est-ce que vous voulez rentrer avec le groupe ? Vous cherchez une famille ou plus simplement des gens avec qui faire du business en réseau ? Sachez que tout est possible et que rien n’est bizarre. Pour certain ça l’est et si c’est vous et bien, vous trouverez le groupe qui vous correspond tout comme celui qui est prêt à rejoindre une aventure qui peut changer sa vie en profondeur.

👉 Est-ce que c’est intime ? Est-ce que ça me touche ?

Il dit quoi votre cœur ? C’est le moment de l’écouter. Est-ce qu’il est bien, qu’il sent que tous les matins, ce sera un plaisir que d’échanger avec ces nouvelles personnes ? Est-ce que c’est de la joie, de l’excitation, de l’impatience ? Laissez votre cœur vous orienter ou si ce n’est pas votre truc, vous trouverez des collectifs plus rationnels.

👉 Est-ce que j’ai envie de les retrouver au quotidien et encore pour longtemps ?

Rejoindre un groupe ça peut être pour quelques semaines ou toute une vie ! Qu’est-ce que vous recherchez en ce moment ? Vous êtes prêt à embarquer ou est-ce juste une étape de passage ? Et eux, ils sont prêts à faire le grand voyage avec vous ?

En synthèse.

Il existe une telle diversité de groupes humains que je ne peux que vous inviter à explorer. L’entreprise n’est plus le seul modèle, les alternatives sont désormais choses courantes. Prenez le temps de sentir ce dont vous avez besoin et d’aller à la rencontre. Au premier contact, ouvrez la porte, mais ne forcez rien : même si vous sentez de bonnes opportunités, ce qui compte le plus c’est que ce soit naturel pour vous.

De mon côté l’ Archipel Kyosei est clairement le système dans lequel j’aime évoluer, j’ai une chance folle. Au quotidien, ce sont des explorations, des essais et des erreurs, des surprises, des découvertes et beaucoup d’apprentissages. Rarement de la routine et souvent de l’instabilité, mais c’est en perpétuelle construction, alors toujours de nouvelles pièces viennent compléter le puzzle. Plus nous aurons une diversité d’îles, d’individus, de collectifs, plus le champ de libertés sera ouvert.

Dans un monde en archipel, on peut choisir son groupe, mais jamais le groupe n’est isolé des autres : c’est un peu le beurre et l’argent du beurre !

Si vous vous sentez l’âme d’un.e explorateur.trice, n’hésitez pas à nous écrire pour en savoir plus sur les archipels ou si vous avez des questions sur les autres modèles de collectifs, nous pouvons vous orienter également et avec tout autant de plaisir !