En tant que collectif qui cherche à explorer un modèle d’organisation le plus « régénératif » possible, nous sommes toujours très friands de découvrir le fonctionnement d’autres écosystèmes pionniers et explorateurs. C’est pour cette raison que nous allons nous aussi ouvrir autant que possible notre fonctionnement pour être une ressource pour les autres.

Et surtout, l’une des caractéristiques majeures de notre « fonctionnement en archipel » est de toujours chercher la compatibilité avec les autres, les connexions et la coopération. Ainsi, nous faisons en sorte d’être toujours le plus ouverts, « organiques » et agiles possible. Nos gardes-fous sont inspirés par la nature car nous croyons que le reste du vivant est bien plus intelligent que l’Homme et a beaucoup à nous enseigner. L’humilité est un moteur de curiosité et cela nous amène à rencontrer, rechercher et partager beaucoup.

Nous suivons la culture du « build in public », ce qui signifie que nos explorations sont publiques et que lorsque nous découvrons et mettons en place des choses intéressantes, nous les partageons avec les autres.

Aujourd’hui, nous avons plus de 4 ans et un écosystème de +20 êtres humains « coeurs », sans compter toutes les connexions que nous avons chacun via nos réseaux personnels – ce qui peut représenter +200 personnes avec lesquelles nous pouvons collaborer et activer selon les besoins des projets mais aussi les besoins de chacun.

La gouvernance est la plus horizontale possible, avec une inspiration holacratique mais adaptée pour obtenir une structure la plus vivante possible : cela présente des avantages ainsi que des inconvénients que je développerai plus tard.

Comme souvent, le meilleur moyen d’expérimenter une organisation est d’en faire partie pendant un certain temps et de se faire son propre avis par l’expérience. Le modèle archipel permet d’accueillir tout le monde sans attendre d’engagement particulier : cela doit venir naturellement.

C’est un écosystème « sans centre » ou certains diront « à centres multiples ». C’est le plus décentralisé possible pour que le leadership soit celui d’une « tribu portée par tous » – c’est souvent ce qui est difficile dans les écosystèmes, un leadership trop centré sur 2/3 personnes qui vont beaucoup se fatiguer à « tirer les autres ». C’est justement ce que nous cherchons à équilibrer dans un archipel : il n’y a pas une île centrale par laquelle tout le monde doit passer.

Nous avons des rôles nécessaires et d’autres que nous pouvons créer. Quand des « tensions » émergent, nous avons un rituel du lundi à 11h pour les traiter. Quand un « compagnon » a besoin de soutien pour un projet ou personnellement, il peut mettre son sujet au cœur d’un « co-dev » le jeudi matin à 9h30.

En effet, la séparation entre le professionnel et le personnel est vraiment très fine, voire absente pour beaucoup de compagnons. Si nous nous levons le matin, c’est pour participer à notre intention commune de « régénérer les organisations humaines » autant que possible : ce n’est pas seulement une intention business, mais une intention de vie.

En ce qui concerne les affaires, ce n’est pas non plus un tabou : l’économie est nécessaire et une économie abondante permet de faire beaucoup de choses, et chaque chose a sa valeur.

Qu’est-ce que la valeur ? C’est d’ailleurs une question que nous nous poserons régulièrement pour ne pas oublier que ce n’est pas seulement de l’argent : c’est surtout le souci de l’autre, des groupes, et en considérant tout ce qui vit sur cette terre.

Notre philosophie consiste à prendre pleinement conscience que nous ne sommes qu’une partie de ce qu’on appelle le « vivant », sans séparation, et que ce que nous pouvons appeler « la nature » c’est nous. La spiritualité n’est pas un tabou, mais un moteur pour activer chaque compagnon « dans l’action » et accueillir l’énergie de vie qui régénère.

Parfois, ces discours peuvent sembler « perchés », mais je m’adresse à toi, déjà compagnon de notre aventure commune même si nous ne nous connaissons pas encore.

Ensuite, lorsque nous sommes en accompagnement, notre âme reste la même, mais la posture est surtout d’écoute, de facilitation et de se mettre « au service ». Ainsi, le langage change et devient celui de notre « client » qui lui aussi est un compagnon sans encore le savoir. Son organisation est précieuse pour nous et il est nécessaire qu’elle se régénère pour rayonner ensuite dans son propre écosystème.

Nous ne sommes pas des « consultants » au sens classique du terme. Certes, nous sommes des « accompagnants externes », mais surtout des êtres humains « au service » pour soutenir les entrepreneurs et les dirigeants qui veulent faire un pas plus important et engagé « dans le sens du vivant » (comme indiqué dans notre raison d’être).

J’aurais besoin de beaucoup d’autres articles pour entrer dans les détails de tout notre fonctionnement et être plus précis sur notre manière de gérer les projets, de partager les connaissances, d’utiliser les outils numériques comme support à toutes nos activités, d’approfondir la facilitation, nos rituels, nos recherches-actions en continu, et bien plus encore.

En attendant, vous pouvez toujours nous contacter pour un premier café/thé ensemble : poser vos questions, recueillir quelques ressources ou encore nous rejoindre et devenir compagnon de régénération ensemble.

À bientôt dans le monde des archipels !